Comment bien choisir un lubrifiant intime ? Quand l'utiliser ?

Publié le 12 octobre 2024 à 13:29

Publié par Nathalie Belin, docteur en pharmacie - Mis à jour le 20 avril 2023 par Manon Duran.

Il sert avant tout à faciliter la pénétration et à rendre un rapport sexuel plus confortable, mais le lubrifiant permet aussi de découvrir de nouvelles sensations. Des lubrifiants classiques à base d’eau, en passant par les hydratants et ceux à libération prolongée, on vous explique comment vous y retrouver !

La lubrification naturelle du vagin maintient l’humidification nécessaire pour que les muqueuses intimes gardent leur souplesse. Ces sécrétions dépendent en partie des œstrogènes, ce qui explique l’apparition d’une sécheresse vaginale lors de la ménopause, du post-partum, de la grossesse ou de l’allaitement. Certains antidépresseurs peuvent aussi être en cause, ainsi que des chimiothérapies anticancéreuses et radiothérapies. Un lubrifiant est alors nécessaire pour permettre des rapports sexuels non douloureux et, en cas de sécheresse intime profonde, pour soulager un inconfort permanent.

 

Quel que soit le motif de son utilisation, un lubrifiant rend les sensations plus agréables et aide à l’excitation sexuelle, facteur clé de la lubrification, même en cas de carence en œstrogène, souligne la Dre Odile Bagot, gynécologue psychosomaticienne.

 

 

- Quels sont les différents types de lubrifiants intimes ?

 

  • Pour améliorer le confort, au moment du rapport sexuel ou en complément du préservatif, un lubrifiant classique, à base d’eau et de glycérine, suffit. Son action est toutefois brève, car il s’évapore vite ; il faut donc réitérer les applications.
  • Certains lubrifiants, à base de polyacrylamide, forment un film humectant et agissent plus longtemps.
  • Pour pimenter sa sexualité, on peut choisir des formules aromatisées, à effet "chaud" ou "frisson", ou des lubrifiants à base de silicone, réputés plus "glissants". "Attention au risque de sensibilisation ! Au moindre signe d’intolérance, il faut arrêter les applications", insiste le Dr Bagot.
  • Pour éviter un rapport douloureux ou gênant, mieux vaut opter pour un lubrifiant à base de gel d’aloe vera ou d’acide hyaluronique, des composants hydratants et apaisants. Les propriétés cicatrisantes de l’acide hyaluronique soulagent les sensations de brûlures, de picotements ou d’irritations vulvaires qui accompagnent une sécheresse vaginale occasionnelle. D’action plus prolongée que ceux à base d’eau, ce type de lubrifiant s’applique une à deux heures avant le rapport.
  • Pour traiter une sécheresse intime chronique, douloureuse même en dehors des rapports, on adopte un lubrifiant sous forme d’ovules ou avec applicateur pour une action intravaginale des actifs : de l’acide hyaluronique à forte concentration ou à libération prolongée, des polymères gorgés d’eau et capables de la restituer, et parfois des extraits de plantes anti-inflammatoires et cicatrisants. Leur durée d’action permet de les utiliser tous les deux ou trois jours seulement. Mais ils peuvent diminuer la mobilité des spermatozoïdes et affecter de façon transitoire la fertilité.

 

 

- Quand se servir d'un lubrifiant ? Pourquoi ?

 

Pour le plaisir !

Dans ce cas tout est permis... ou presque ! Les lubrifiants à base d’eau et de glycérine, les plus répandus, se déclinent en différentes textures et arômes. Ils conviennent le plus souvent aux rapports oraux, ce qui est mentionné sur leur packaging. Certains provoquent des effets frissons, d’autres une sensation de chaleur.

Leurs atouts ? Ils sont économiques et se nettoient à l’eau. De plus, ils sèchent vite, à l’inverse des lubrifiants au silicone. Glissants, ces derniers sont de meilleurs lubrifiants appréciés pour les rapports dans l’eau puisqu’ils ne s’y dissolvent pas !

Le bémol : ils tachent plus, tout comme les lubrifiants huileux (à base d’huile de coco par exemple), leur alternative naturelle.

 

En définitive, chacun le sien, résume Sandra Saint-Aimé. Un lubrifiant est personnel et il faut souvent en essayer plusieurs avant de trouver le bon... et en changer pour de nouvelles expériences !

 

En cas d’inconfort passager

Certaines situations amenuisent la libido et retardent l’excitation sexuelle, facteur clé de la lubrification. Le stress ou l’appréhension du rapport, une irritation vulvaire ou les modifications hormonales au cours du cycle, en post-partum ou durant l’allaitement, peuvent perturber ce processus naturel.

Un lubrifiant aqueux enrichi en aloe vera ou en acide hyaluronique peut alors être un vrai plus. Ces actifs ont des propriétés hydratantes, humectantes et apaisantes qui prolongent l’action lubrifiante et assurent un meilleur confort.

 

 

En cas de sécheresse vaginale

"Liée à des infections vaginales répétées, à une pathologie (diabète, hypertension), à des médicaments (antidépresseurs, anticancéreux, isotrétinoïne utilisée dans l’acné) ou à la ménopause, elle nécessite une consultation gynécologique pour en identifier la cause", dit la Dre Brigitte Letombe.

En attendant, des gels lubrifiants et hydratants d’action prolongée sont utiles. Ils renferment le plus souvent de l’acide hyaluronique qui restaure la tonicité et l’élasticité de la muqueuse tout en assurant une lubrification prolongée.

 

 

- Quelles précautions prendre avec un lubrifiant ?

 

Un lubrifiant est indispensable pour limiter le risque de rupture du préservatif. Ceux à base d’eau ou de silicone conviennent dans tous les cas, mais attention, les composés huileux (coco, cire d’abeille, vaseline...) ne sont pas compatibles avec les préservatifs en latex qu’ils rendent poreux !

Si les lubrifiants huileux ou au silicone n’influencent pas le pH vaginal, ceux à base d’eau doivent avoir un pH entre 4 et 5 "pour préserver l’acidité du vagin et maintenir l’équilibre du microbiote vaginal", précise la Dre Letombe.

Prudence aussi avec les lubrifiants aromatisés ou les lubrifiants à effet chaud ou froid, qui peuvent être irritants.

 

Bon à savoir : les lubrifiants visant à préserver ou faciliter la fertilité n’ont, à ce jour, pas fait l’objet d’études sérieuses.

 

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